Santé

Le bilan de santé des Québécois : nuages noirs à l’horizon

Les résultats d’une vaste enquête réalisée par l’Institut de la statistique du Québec dressent un bilan plutôt mitigé de l’état de santé des Québécois.  Les points positifs d’abord : la proportion de personnes qui fument continue de diminuer, avec 19 % de fumeurs en 2014-2015 comparativement à 24 % en 2008.   La partie n’est pas gagnée et le tabagisme demeure une cause majeure de mortalité prématurée (un fumeur sur deux décède de l’usage du tabac), mais il s’agit vraiment d’un pas dans la bonne direction.

Malheureusement, l’enquête révèle que l’effet  positif d’une réduction du nombre de fumeurs risque d’être annulé par d’autres mauvaises habitudes de vie, en particulier le surpoids et la sédentarité.  70% des hommes et 45 % des femmes de plus de 45 ans présentent un surplus de poids et un Québécois sur cinq (19 %) est obèse, soit une augmentation de 3 % depuis 2008. Il s’agit d’une situation très préoccupante, car le surpoids représente un important facteur de risque de l’ensemble des maladies chroniques, en particulier les maladies du cœur, le diabète de type 2 et plusieurs types de cancer.  Parmi les facteurs qui contribuent à cet excédent de poids, la consommation de boissons sucrées (gazeuses, énergisantes ou aux fruits) joue certainement un rôle : 19 % de la population consomme des boissons sucrées au moins une fois par jour, une proportion qui atteint 24 % et 23 % chez les jeunes de 15-24 ans.

La forte proportion de personnes sédentaires représente un autre aspect négatif de l’état de santé des Québécois. À peine la moitié de la population atteint le niveau minimal d’activité physique recommandé (150 min d’activité modérée par semaine) et 30 % est carrément sédentaire, une tendance observée même chez les jeunes de 15 à 24 ans. Puisque l’activité physique régulière diminue considérablement le risque de mort prématurée, cette sédentarité n’augure rien de bon pour la santé de la population à moyen et long terme.

Dans l’ensemble, les résultats de cette enquête montrent qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour améliorer la santé de la population québécoise. On peut se féliciter, avec raison, de la baisse du nombre de fumeurs, mais il faut être conscient que le surpoids et la sédentarité représentent de véritables bombes à retardement qui risquent de diminuer considérablement autant l’espérance que la qualité de vie des Québécois.

Source : Institut de la statistique du Québec.  L’Enquête québécoise sur la santé de la population, 2014-2015 : pour en savoir plus sur la santé des Québécois.